Classé monument historique, le pont Félix-Gabriel Marchand est affectueusement appelé le Pont Rouge par les habitants de la région. Avec ses 151,59 mètres de long, il est le plus long pont couvert du Québec. Construit en pin en 1898, il a fait l’objet de nombreuses réparations afin de préserver son statut de symbole de notre municipalité.
Histoire du Pont Marchand
Le pont Marchand, qui traverse la rivière Coulonge, a été construit par August Caeser Brown de Beachburg, en Ontario. Le contrat de construction du pont a été signé le 1ᵉʳ janvier 1898 et, dès le lendemain, Brown a acquis 100 acres de terres boisées près de Beachburg, dans la région connue sous le nom de The Glen, pour y construire son pont.
Brown engagea des hommes de la région pour couper et travailler le bois du nouveau pont. Avec l’aide de deux machines à vapeur, appartenant à Harris, le fils d’August, et à Hamilton Scott, les travaux progressent rapidement. Le bois est d’abord transporté de la forêt au site du pont par des chevaux et des traîneaux, en passant par un pont de glace sur la rivière des Outaouais. Le printemps devait être précoce cette année-là, mais les Brown réussirent à ouvrir à temps le pont le 17 mars.
Construit entièrement en pin, le pont a ensuite été recouvert pour le protéger des intempéries. À plusieurs reprises au cours de son histoire, le pont a dû être restauré, la première fois en 1939 lorsque les bardeaux de cèdre ont été remplacés par une toiture en tôle. En 1964, le pont était en si mauvais état qu’on envisageait de le démolir. Grâce à des subventions gouvernementales et aux dons des citoyens, les piliers ont été remplacés et le pont a été soulevé, réparé et remis en place.
La crue du printemps 1972 a provoqué un barrage de troncs d’arbres près du pont, interrompant la restauration et menaçant sa survie. À l’époque, des troncs d’arbres étaient descendus par la drave sur la rivière Coulonge et traversaient les chutes de Coulonge jusqu’à un endroit situé non loin en amont du pont. Craignant que le pont ne soit emporté en cas de rupture du barrage, des câbles d’acier ont été tendus en travers de la rivière pour maintenir les troncs en place, tandis que des “trains de flottage” ont été utilisés pour guider les troncs sous le pont.
En 1979, une inondation et un barrage de bois similaires se sont produits, mais contrairement à l’incident précédent, rien n’était en place pour retenir ou guider les billes de bois. La force de l’eau et du bois a déplacé le pont de plusieurs mètres et il a failli tomber dans la rivière. Les réparations ont duré plus d’un an avant que le pont ne rouvre en 1980 et ne soit officiellement reconnu comme monument historique par le ministère de la Culture du Québec en 1989.



À la fin des années 1990, le pont a célébré son 100ᵉ anniversaire par une nouvelle rénovation et une cérémonie officielle de baptême. Longtemps connu sous le nom de “Pont Marchand”, certains affirment qu’il a été baptisé en l’honneur du premier ministre du Québec à l’époque de sa construction. D’autres pensent qu’il s’agit d’une variante de “marché”, indiquant une passerelle. Finalement, pour clore le débat, le pont est désormais connu sous le nom de “Le Pont Félix-Gabriel Marchand”.
Dans les années 2010, les citoyens se sont à nouveau rassemblés autour du pont pour le restaurer pendant quatre ans. Cette fois, le pont, qui a plus de 120 ans, est équipé d’une technologie permettant aux visiteurs à proximité de contrôler la couleur des lumières intelligentes le long du pont via une application mobile. En 2023, la nouvelle aire de repos adjacente a ouvert ses portes, avec des tables de pique-nique, des toilettes autonettoyantes et des stations de recharge pour véhicules électriques.